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De la culture cubaine - Par René Lopez Zayas - Noël



Pourquoi les Cubains célèbrent-ils à peine Noël ?


Depuis les années 60 et 70, les Cubains ont perdu Noël. Les gâteries traditionnelles sont restés dans la mémoire de milliers de personnes. Malheureusement, cette tradition qui avait toujours réuni la famille sous les lumières d'un arbre, ou autour d'une table, avec des cadeaux et des bonbons, était devenue apparemment un dommage idéologique pour la Révolution naissante. Parce que la célébration représentait surtout un retard de la bourgeoisie et que l'implication catholique était en contradiction directe avec les principes du nouveau processus politique.


Ceux qui ont célébré Noël à Cuba dans les années 80 étaient surtout des partisans fervents du catholicisme, à leur discrétion dans les maisons, parfois avec peur d'éventuelles représailles, car parmi les nouveaux stigmates de la société figurait à l'époque surtout l'homosexualité ou la religion par exemple.


Trop de problèmes pour penser aux festivités des années 90, la soi-disant Période Spéciale, tel qu'un tsunami, nous avait inondés de pénuries et avait provoqué la crise des balseros dans laquelle des milliers de Cubains ont sauté à la mer, et ont surfé la vague à la recherche d'une amélioration économique pour leur famille et accessoirement un Noël avec un ami potelé vêtu de rouge et blanc.


Il faudrait beaucoup de temps pour que tout change à nouveau pour le mieux.


La venue du Pape Jean-Paul II en 1998, événement historique sans précédent, a permis aux Cubains d'inclure à nouveau le 25 décembre comme Noël dans les activités festives annuelles. La vérité était que ce fut un grand triomphe pour l'église et les paroissiens, et pour le peuple en général de nature typiquement religieuse. L'occasion de partager une messe symbolique à la place de la Révolution même de la Havane, et de voir Fidel Castro aux côtés de Jean-Paul était alors hallucinant. D'autres célébrations catholiques ont également été revendiquées à cette époque.


À discrétion, les articles de Noël qui ornent les petits arbres ont depuis commencé à être vendus dans les magasins. Aujourd'hui, bien que la célébration soit encore loin de l'originale, tous les Cubains peuvent souligner librement la veille de Noël, malgré le fait que l'acquisition d'une conifère en plastique coûte très cher.


Mais comme toujours, des moyens alternatifs émergent, un morceau de cochon de lait rôti, et les merveilles de la confiserie maison viennent animer la soirée sous les lumières accrochées au palmier du jardin.


La plupart des Cubains se rassemblent quand même pour le dîner et passent un tel moment symbolique célébrant la joie. La nature du repas perd alors toute son importance devant le fait d'être tous ensemble et en bonne santé.


L'esprit carpe diem de vivre pousse les cubains à cueillir les jours, à saisir chaque moment présent, arrive que pourra, on ne peut savoir qu'en serons-nous devenus demain, surtout pas maintenant que l'incertitude nous sévit pire qu'un virus quelconque.


À l'heure actuelle, il est peut-être nécessaire d'expliquer aux enfants que le Père Noël ne vient pas dans les Caraïbes avec des cadeaux, car à Cuba, il n'y a pas de cheminées ni de traîneaux, encore moins de neige.


Enfin, peu importe la tradition que nous célébrons en ce jour, pour les Cubains, ce qui est encore essentiel, l'important, c'est le message familial de paix et d'amour pour les hommes sur cette terre rebelle.


Joyeux Noël à vous tous alors. Rebellecuba vous souhaite de bonnes fêtes.

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