À seulement quelques jours de la fin d'année et la fête traditionnelle, les Cubains sont confrontés à des limitations pour acheter le porc si typique pour l'occasion. Des prix élevés, des quantités limitées par personne et une pénurie générale menacent d'interrompre la tradition culinaire de beaucoup de familles dans une nouvelle réalité pleine d'exigences pour commercialiser des produits devenus rares sur l'île.
Le manque général de produits dont les Cubains ont souffert tout au long de 2020 n'est un secret pour personne. La tendance à la hausse consécutive des prix des produits alimentaires et autres biens essentiels dans le pays ne l'est pas non plus.
Mais même dans une année aussi atypique que celle-ci, marquée par l'isolement social et le spectre de la réunification monétaire, les Cubains ne renonceront pas à célébrer les derniers jours du calendrier actuel en famille.
Les cubains se préparent, comme d'habitude, à acheter les aliments qui font partie de la table du 31 décembre, dont la viande de porc est quasi indispensable.
Cependant, le porc, un produit dont le prix a été récemment plafonné à 45.00 CUP la livre, affiche maintenant des taux informels beaucoup plus élevés.
Le porc coûte maintenant plus de 60.00 CUP, mais pas sur les plates-formes des bouchers des agro-marchés, qui souffrent déjà d'un vide perpétuel, mais entre les mains clandestines des mêmes vendeurs qui se sont vu imposer ces prix plafonnés.
Les commerçants de porc proposent maintenant leur produit de bouche à oreille, discrètement, et si leur tarif nous convient, il faut les suivre à travers la jungle urbaine, jusqu'à l'abattoir même, caché dans les profondeurs des bidonvilles, pour choisir les beaux morceaux fraîchement découpés, mais à des prix incroyables. Avoir de bonnes références relationnelles peut souvent aider à obtenir un meilleur service.
La hausse des prix, en plus d'être sujette à des pénuries générales, répond également à la spéculation des vendeurs privés basée sur les annonces de la proximité du processus de réunification monétaire, une réforme qui va générer des phénomènes d'inflation d'une ampleur inimaginable.
Ces jours-ci, l'État cubain s'est efforcé de fournir à la population certaines quantités rationnées de porc à des prix bien inférieurs au marché parallèle, mais en quantités insuffisantes pour tout le monde, ce qui a provoqué des files d'attente infinies, où les familles peuvent patienter pendant plusieurs jours pour acheter la viande, dans un effort titanesque pour ne pas rater le repas traditionnel de fin d'année, et ainsi se retrouver en famille, autour d'une belle table habituelle, pour trinquer et se souhaiter enfin une heureuse nouvelle normalité.
Merci Julie Bordeleau-Cantin pour information fun a lire mais triste aussi